La route chemine en lacets dans ces Alpes juliennes et, tout à coup, le détour d’un col dévoile un tout autre paysage. Sans transition, il évoque la Toscane : aussi verte que vallonnée. Les cigales chantent et, partout, les vignes impriment leurs motifs géométriques. Ici, rien ne distingue les collines italiennes des slovènes, si ce n’est leur nom : Goriška Brda d’un côté, Collio Goriziano de l’autre. Autour du village de Šmartno (Saint-Martin), le tourisme est devenu principalement œnologique et se pratique volontiers à vélo.
Presque tous ici comptent sur le tourisme pour faire vivre la région. Ils savent que leur petit nombre ne fait pas le poids à l’export, en particulier face aux producteurs italiens, mais ils misent sur la créativité, la qualité, le bio pour attirer l’attention.
Timon Brataševec n’a pas choisi la vigne – il y en a bien assez, selon lui –, mais il a planté des oliviers. Il a creusé pour trouver de l’eau, a installé un système d’irrigation sophistiqué qui détecte les besoins du sol et des arbres, et produit maintenant quatre huiles (trois monovariétales et un blend) à partir de trois variétés d’olives. Des huiles typées, dans lesquelles l’amertume ou le piquant s’affirme agréablement et qui cartonnent dans les concours internationaux.